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Quand la commotion cérébrale mène à l’anxiété 

Les symptômes de la sphère émotive figurent parmi les conséquences les plus méconnues et sous-estimées des commotions cérébrales. Pourtant, de nombreuses études démontrent qu’ils sont loin d’être rares. Une personne qui n’a jamais ressenti d’anxiété auparavant peut soudainement développer un trouble anxieux, des peurs irrationnelles, de l’hypervigilance ou encore des symptômes dépressifs à la suite d’une commotion. 

La peur 

Il existe deux types de peur : la peur adaptative et la peur maladive. La première joue un rôle essentiel. Elle nous aide à reconnaître et à évaluer les dangers réels de la vie, comme la peur des hauteurs ou des serpents. La peur maladive, quant à elle, est excessive, irrationnelle et persistante. C’est celle qui peut mener à l’anxiété, aux phobies ou aux crises de panique. Chez une personne vivant avec des symptômes de commotion cérébrale, ces peurs peuvent prendre la forme de craintes de ne jamais retrouver une vie normale, de ne plus pouvoir pratiquer ses activités habituelles ou encore de voir ses symptômes s’aggraver. Bien que certaines de ces peurs soient fondées, il arrive que l’anxiété prenne le dessus et amplifie ces pensées jusqu’à les rendre envahissantes. 

L’isolement social 

À tout cela s’ajoute souvent l’isolement social, un facteur trop souvent négligé, pourtant lourd de conséquences. Se sentir seul ou incompris peut rapidement accentuer l’anxiété et fragiliser l’état psychologique des personnes vivant avec une commotion cérébrale. Cet isolement peut découler de plusieurs causes : la honte de ne pas fonctionner comme avant, la frustration de ne pas retrouver ses capacités, le sentiment que personne ne comprend réellement ce qu’on vit, ou encore la volonté d’éviter les situations susceptibles de déclencher des symptômes. 

Ce type de blessure transforme le quotidien. Des gestes auparavant simples peuvent désormais représenter un véritable défi mental et physique. Aller au centre commercial, discuter avec un voisin ou simplement écouter la radio peut devenir une source de fatigue, de maux de tête ou d’inconfort sensoriel. Peu à peu, la personne peut se refermer sur elle-même, non pas par choix, mais par peur de ne pas assez se protéger. 

L’anxiété et la dépression 

Les troubles d’anxiété et de dépression sont fréquents après une commotion cérébrale, même si leurs causes varient d’une personne à une autre. 

  • Changements dans le cerveau 

    La commotion peut modifier le fonctionnement des zones qui régulent les émotions, comme l’amygdale et le cortex préfrontal. Ces perturbations rendent la gestion du stress et des émotions plus difficiles, ce qui peut mener à de l’anxiété ou à une humeur dépressive. 

    • Réaction émotionnelle à la blessure 

    Vivre une commotion est souvent un choc. Les difficultés à reprendre ses activités, la perte de repères et la frustration de ne pas se sentir « comme avant » peuvent entraîner un sentiment d’impuissance et contribuer à la dépression. 

    • Effets cumulatifs 

    Après plusieurs commotions, les effets peuvent s’additionner. Le cerveau devient plus vulnérable et les symptômes émotionnels, plus persistants. Le risque de troubles de l’humeur augmente alors. 

    • Atteintes fonctionnels visuel et vestibulaire  

    À la suite d’une commotion, il peut survenir des atteintes fonctionnelles au niveau du système visuel — responsable de fournir une image claire à la rétine et de nous permettre de percevoir notre environnement périphérique (un mécanisme essentiel à l’instinct de survie) — ainsi qu’au niveau du système vestibulaire, qui nous aide à percevoir la gravité et à nous situer dans l’espace lorsque notre tête bouge (orientation spatiale). 

    Lorsque le système nerveux perçoit une situation comme potentiellement dangereuse, il peut déclencher une réaction émotive, telle que l’anxiété. 

    • Autres facteurs 

    Le manque de sommeil, la douleur chronique, la réduction des activités sociales ou la peur d’aggraver les symptômes peuvent aussi accentuer l’anxiété et la dépression. 

    Chaque personne vit une commotion différemment. Comprendre ces réactions et bénéficier d’un suivi adapté aide à retrouver un meilleur équilibre émotionnel et mental. 

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